Sécher une soirée flinguée
[pʁe.tɛkst] n.c
Motif allégué pour se dispenser de quelque chose, ou pour ne pas avoir fait ce qu’on devait. Raison donnée pour dissimuler le véritable motif d’une action.
En guise d’exemples, nous vous avons concocté un florilège des meilleurs excuses pour sécher une soirée à laquelle on ne veut pas se rendre. En bref, si vous utilisez régulièrement l’un de ces faux motifs, vous êtes diabolique.
Tout le monde comprendra que vous ne pouvez pas payer vos consos toute la soirée et que vous n’avez pas 30€ à mettre dans votre costume de cow-boy. Cela va sans dire, l’excuse perd en crédibilité dès lors que vous avez dépensé 800€ la veille, dans l’achat d’un « indispensable » smartphone.
Attention : Les mélodieuses gentillesses des âmes charitables sous fonds de
« C’est moi qui régale ! » et « Je m’occupe de toi » s’avèrent parfois redoutables.
Fièvre, grippe, gastro, etc. Personne n’a envie d’être à son tour indisposé. Logiquement, votre pseudo maladie aura d’ailleurs tendance à rebuter vos amis. Mieux, ils compatiront en vous souhaitant un bon rétablissement.
Attention : Lors de votre retour au bureau le lendemain, n’oubliez pas d’avoir l’air exténué de votre nuit passée sur le trône du mensonge.
Celle-ci a fait ses preuves plus d’une fois. Tout le monde s’est déjà fait largué comme une chaussette trouée. Dans ce cas là, le soutien d’un proche est indispensable, voir vital. En prime de duper votre monde et d’échapper à une soirée flinguée, vous bénéficierez de points de capital sympathie supplémentaires auprès de vos amis. Oui, ceux à qui vous mentez lâchement.
Nous avons tous des obligations familiales à tenir, et de toutes façons, personne n’osera rivaliser avec les 80 ans de Tatie Huguette et la tarte aux pommes de mamie Michèle. Surtout, n’oubliez pas d’en rajouter, cela vous permettra de parfaire vos talents d’acteur.
Exemple : » Oh zut ! Vraiment dommage de louper cette soirée… Je suis déchiré entre ton invitation et des retrouvailles familiales. Ma tendre famille me manque tellement… 😢 «
Certes, aujourd’hui vous vous tapiez des barres avec vos amis, sacré rigolo que vous êtes. Mais ce que les gens ne savent pas, c’est qu’en réalité (enfin, plutôt lorsqu’on vous propose une soirée flinguée) vous êtes triste, sans repère et déboussolé. Depuis peu, la vie n’est plus la même et l’air ambiant sent le souffre. Le désespoir vous souffle ses charmes et le présent vous provoque des larmes. Vous songez sérieusement à quitter cette ville « trop trop naze » et à abandonner votre quotidien pour faire le tour de l’Europe en camping-car.
Du coup, vous ne serez pas de bonne compagnie. Il vaut mieux que vous restiez chez vous. Logique. 🤷🏾♂️
Celle-ci ne passe que si vous êtes un minimum bosseur. Même avec la plus trumpesque des mauvaise foie, vous ne duperez personne si vous êtes coutumier des mauvaises notes, des dossiers non rendus, ou du non-respect des deadlines. Cancres, fainéants, paresseux, vous ne serez pas crédibles.
Avec cette astuce, personne ne vous posera de question. Vous ne ferez qu’attirer empathie et imagination.
Attention : Sachez qu’en utilisant les prétextes familiaux, il y a de fortes chances que vous mettiez votre karma en péril.
Nous y sommes. Le niveau ceinture noire du bullshit est atteint. Vous êtes un expert en la matière et la flûte n’est qu’une des 1001 pages de votre biographie. Votre imagination n’a que faire des limites imposées par l’éthique des humains. Évidement, cela marche aussi avec la fameuse fuite d’eau qui noie votre salon.
Attention : Répétez votre scénario autant de fois qu’il le faudra. Une fois votre plan exécuté, continuez le lendemain, puis la semaine d’après, puis le mois d’après.
Coupez votre téléphone une fois le premier texto reçu. On essaiera de vous rappeler plusieurs fois mais vous n’en saurez rien. Il faut avouer que le dénis masque plutôt bien la culpabilité mais cela ne dure qu’un temps. À moins que votre culot du lendemain prolonge votre immunité avec un classique » Désolé j’avais plus de batterie « .
Elle s’adresse aux courageux, aux braves, aux vaillants, plus communément appelés » les gens biens » ou les « honnêtes gens ». Si vous en êtes, n’ayez craintes et osez la franchise. Cela sera certainement la réponse la plus simple, qui vous évitera de vous torturer l’esprit. De plus, il n’y a rien de mal à ne pas avoir envie de voir » tous ces blaireaux « . Il faut juste y mettre la forme, ou pas. 😉